Acné et Peeling

Le recours aux peelings peut être très utile pour certaines formes d’acné comme l’acné rétentionnelle avec des microkystes, ou pour améliorer l’aspect des cicatrices lorsque la maladie a cessé d’évoluer.

Les peelings superficiels

Ils sont utiles comme moyen thérapeutique complémentaire des acnés comédoniennes ou rétentionnelles, lors d’une période de préférence non inflammatoire. Ils permettent de resserrer les pores dilatés, d’aider à l’élimination des comédons et microkystes, d’éclaircir le teint.

Ils sont donc indiqués lors :

  • d’acné débutante, ou d’acné en fin d’évolution lorsqu’il persiste encore quelques microkystes,
  • d’acné tardive de la femme de 40 ans dans la zone maxillaire,
  • d’acné associée à une peau tabagique,
  • d’acné avec cicatrices pigmentées post inflammatoires ou après excoriations.
  • Ils sont d’un grand intérêt pour aider à la microchirurgie de l’acné en permettant un « dékystage » plus facile.
  • Ils améliorent l’aspect des cicatrices légères.

Les substances utilisées sont l’acide salicylique, l’acide glycolique, l’acide trichloracétique à faible concentration.

Protocole de soin :
Il faut préparer la peau pendant une quinzaine de jours en appliquant une crème aux acides de fruits ou AHA.
Lors de la séance, le dermatologue applique la substance chimique sur la peau pendant quelques minutes à l’aide d’un pinceau, d’un doigt ganté, d’une compresse imbibée… La solution est ensuite neutralisée pour stopper son effet. Puis la peau est hydratée avec une crème apaisante.
Pendant les semaines qui suivent, la protection solaire doit être très rigoureuse avec application d’un écran solaire non comédogène.
Il est possible de reprendre ses activités immédiatement après un peeling superficiel, puisque l’exfoliation est douce.

Rythme des séances :
Les séances sont répétées tous les 15 jours ou tous les mois. 4 à 6 séances sont habituellement recommandées lors du premier protocole. Le dékystage peut être associé lors de chaque séance, avant ou après le peeling, ou effectué à distance. Par exemple, on peut choisir de réaliser 2 peelings, puis une séance de dékystage, puis 2 peelings …
En entretien, le dermatologue pourra recommander 2 ou 3 séances de peeling, 2 ou 3 fois par an, par exemple après l’été lorsque la peau s’est épaissie après une exposition solaire ou après l’hiver lorsque le teint est terne.
L’application régulière d’une crème à base d’acide de fruits permet de maintenir le bénéfice obtenu.

Effets secondaires :
Le peeling superficiel est en général bien toléré. On constate le plus souvent un léger érythème pendant quelques heures. La sensation de brûlure lors de l’application du peeling disparaît rapidement après la neutralisation et l’application de la crème apaisante.
L’exfoliation plus importante peut entrainer l’apparition de croûtes sur de petites zones, mais parfois sur des zones plus étendues, nécessitant l’application d’une crème cicatrisante pendant quelques jours.
Une pigmentation peut survenir en cas d’exposition solaire. Il est recommandé d’appliquer un écran solaire un mois après le peeling.

Cas particuliers :
Les peelings considérés comme superficiels avec l’acide trichloracétique concentré de 12 à 18 % entrainent une exfoliation un peu plus importante : « la peau peut peler pendant 2 à 4 jours».

Précautions avant un peeling :
Eviter l’application de crèmes à base de rétinoïdes ou de peroxyde de benzoyle la semaine précédant le peeling.
Eviter d’effectuer un gommage, une épilation à la cire, ou tout geste traumatisant la peau, les jours précédents le peeling.
Une poussée d’herpès chez certains patients peut être prévenue par la prise d’un anti-herpétique quelques jours avant le peeling.
Une pigmentation peut survenir en cas d’exposition solaire.

Association Peeling et LED :
Les LED sont des lumières ayant une action anti-inflammatoire (LED rouge) ou anti-infectieuse (LED bleue). Une séance de LED peut suivre un peeling pour renforcer son efficacité.

Les peelings moyens

Ils sont utilisés pour les acnés cicatricielles, lorsque l’acné n’évolue plus et que les lésions inflammatoires ont laissé des cicatrices plus ou moins profondes. Ils permettent une exfoliation plus intense de l’épiderme, allant jusqu’au derme papillaire.
Le principe actif utilisé est le plus souvent l’acide trichloracétique à des concentrations allant de 20 à 30%. Pour les cicatrices profondes, la concentration peut être plus importante, jusqu’à 42 %.

Protocole de soins :
La peau est préparée pendant une quinzaine de jours par l’application de crèmes à base d’acides de fruits permettant une pénétration plus homogène de l’acide trichloracétique. Les rétinoïdes topiques sont aussi très utiles mais doivent être stoppés 3 à 4 jours avant le peeling.

La concentration du peeling est choisie en fonction de la profondeur des cicatrices, du temps de cicatrisation permis par les activités du patient, de 4 jours à plus de 10 jours pour les concentrations les plus élevées.

Déroulement de la séance :
L’application se fait soit au pinceau, à la compresse imbibée, avec de petites brosses. Elle se fait zone par zone, couche par couche, en contrôlant le givrage de la peau qui dépend de la profondeur choisie et de la concentration. Le givrage va de l’aspect floconneux, la peau pèle pendant 4 jours, à un aspect blanc uniforme pour une durée de cicatrisation de 10 jours.
La sensation de brûlure pendant l’application est intense. Pour la diminuer, l’application est progressive, zones par zones,  elle est calmée par une ventilation puis par pulvérisation d’une eau thermale et d’une crème apaisante à la fin du peeling.

Après le peeling :
Les jours suivant le peeling, la peau est cartonnée, tendue, elle pèle à partir du 3e jour en se détachant par petits lambeaux. La desquamation peut durer plus de 10 jours pour les concentrations les plus élevées. Il ne faut pas arracher les croûtes qui se forment, mais hydrater avec l’émollient recommandé.

Lorsque les cicatrices sont profondes, le dermatologue peut choisir d’appliquer un acide trichloracétique en forte concentration, juste dans le fond des cicatrices soit à l’aide d’un coton tige soit avec un bâtonnet : on obtient un blanchiment franc, puis une desquamation localisée pendant au moins une dizaine de jours. Cette technique est très utile pour les cicatrices profondes « en pic à glace ».

Fréquence des séances :
Une séance initiale peut être renouvelée dans un délai de 1 à 2 mois si le résultat est jugé insuffisant.

Effets secondaires :
Une hyperpigmentation post inflammatoire peut apparaître surtout sur les peaux foncées, elle doit être traitée rapidement par l’application d’une corticothérapie locale. Des cicatrices peuvent survenir si le patient arrache les petites croûtes ou si le peeling est trop profond.

La protection solaire doit être extrêmement rigoureuse pendant les semaines qui suivent.
La peau peut être rosée pendant quelques semaines, un maquillage non comédogène est utile pour la masquer.

Coût d’une séance : de 80 à 150 € TTC

Réalisation : ©Ealys